Les oeuvres du sculpteur hyperréaliste Ron Mueck

C’est en élaborant des personnages pour une émission au petit écran que le sculpteur Ron Mueck, né en Australie, débute son travail.

Animé par le goût de concevoir des sculptures anatomiquement parfaites de tous les angles, le sculpteur australien tente de fracasser toutes les limites entre œuvre, mais aussi observateur, conduisant ce second dans l’inimitié corporelle de la sculpture. Toujours avec un pied à l’intérieur du monde concret, mais aussi le second dans la bulle intime de Mueck, les sculptures de Mueck montrent, grâce à leur haute définition biologique, figée à l’intérieur de la gomme, mais aussi la peinture à l’huile, démontrent un intérêt pour la morbidité. Ces tailles artificielles de certaines sculptures créent une impression de déstabilisation chez l’observateur.

Il ne reste plus à ces oeuvres d’art qu’à acquérir la parole, mais aussi les gestes pour être vraies. L’observateur peut naturellement plonger dans la bulle des sujets, attendu que sur les sculptures, l’artiste ne laisse quasiment pas une empreinte de son accomplissement.

Ces oeuvres forcent l’observateur à l’autocritique, comme avec Spooning Couple (2005), figurine d’un homme accroché une femme, tous deux à moitié nus ou In Bed (2005), où une femme énormément plus colossale que la moyenne est allongée dans son lit.

Ces sujets qui reviennent de la vie, de la mort, mais aussi de l’obsolescence sont un périple que propose l’artiste en parcourant les diverses périodes de l’évolution. Le sculpteur Ron Mueck a réussi à susciter des énigmes en illustrant pourtant ce que le public est le plus habitué à regarder : l’humain, de la façon la plus minutieuse, mais aussi anatomiquement correcte, imaginable.

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